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La péniche à cinq pattes

jeudi 3 juin 2010, par Gérard Lambert - Ullmann

« Le désir -dit l’éditeur- est d’offrir au lecteur, en même temps qu’une véritable réflexion, une réponse à la demande fréquente qu’il fait à son libraire : Donnez moi quelque chose de drôle ».
Pour le coup, on peut dire que c’est réussi. Ce bouquin réjouit autant par les aventures hilarantes du club des cinq qu’il campe que par la langue truculente dans laquelle il les conte, qui n’aurait sûrement pas déplu à Boby Lapointe.
Pierre Tisserand est bien connu de ceux qui le connaissent et qui, probablement, ignorent qui sont Patrick Bruel et Michel Sardou.
Tisserand, c’est le gars qui a écrit des chansons pour Reggiani, Vassiliu, Anne Vanderlove, etc. Et qui a reçu le Grand Prix du Disque de l’Académie Charles Cros (ça s’écrit en majuscules, sauf chez Michel Drücker).
Ici, il nous raconte l’histoire d’une bande d’adolescents de trente ans –cinq garçons, dont un « manqué » : la petite Bill) pour qui la vie est faite de débrouillardise, de rires, d’engueulades chaleureuses et, surtout, d’amitié indéfectible. Ils n’ont pas beaucoup le respect des « valeurs » (travail, famille, patrie) ni le langage châtié qui se doit de les escorter. À la bourgeoise qui, se méprenant sur sa mise, l’appelle « jeune homme », la petite Bill soulevant son T-shirt et montrant ses seins demande : « Et ça, c’est une couille ? ».
On comprendra que ce n’est pas le livre à offrir aux habituées des thés paroissiaux. Mais, les pas coincés, si ça ne les fait pas marrer, je me demanderai ce qu’il leur faut !

Pierre Tisserand, La péniche à cinq pattes, L’arganier, 17 €.