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L’enfance à la page

dimanche 18 décembre 2011, par Gérard Lambert - Ullmann

« Il n’y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passés avec un livre préféré. » J’emprunte ces quelques lignes à un écrivain qui a placé la littérature et la lecture au centre de son existence, et qui en a fait l’objet de sa Recherche, Marcel Proust.

Dans un petit essai remarquable, Comment Pinocchio apprit à lire, que l’on peut découvrir dans son dernier ouvrage qui vient de sortir, Nouvel éloge de la folie, consacré à une éthique de la lecture, Alberto Manguel écrit : « Toute crise de société est une crise de l’imagination. »

À un siècle d’intervalle, Proust et Manguel nous invitent à un voyage dans les livres, à un engagement que Manguel qualifie à la fois de « politique et privé dans le fait de tourner les pages et de suivre les lignes. »

Le livre opère une subversion, celle de nous extraire du monde à une époque où tout voudrait nous y ramener, avec la culture de masse véhiculée par les médias. La lecture est un plaisir solitaire, mais c’est dans cette solitude que nous avons une chance de nous dé-saisir des assignations que l’on voudrait nous imposer.

Eh bien je crois que ce bonheur et cette résistance que procure la lecture ont à se matérialiser très tôt dans l’existence. C’est ce pari que nous voulons soutenir avec vous au travers de ce salon, L’enfance à la page. Faire qu’ici à Saint-Nazaire, des enfants puissent trouver, dans les livres des auteurs que nous invitons, de quoi alimenter leur imagination, et nourrir leur vie intérieure.

Extrait du discours d’inauguration du 5ème Salon L’enfance à la page par Jean Luc Mahé, Président de L’écrit parle. Samedi 10 décembre 2011.