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Diogène

vendredi 30 août 2019, par Gérard Lambert - Ullmann

Louis Dubost, Diogène ou la tête entre les genoux, La mèche lente, 120 p. 16 €

L’Abricot et ses fesses d’ange, l’Ail « cocaïne des pauvres », l’Artichaut strip-teaseur, l’Aubergine et ses siestes coquines, la Bette qu’on se refuse à voir Blette, la Bibite à patates, la Carotte qui « n’est pas seulement l’un des sex-toys préférés de jeunes moniales encanaillées sous le soleil de Satan, le Cannabis qui envoie les pucerons dans un grand trip, les Citrouilles « bien mieux que le viagra », le Haïku des coccinelles, le Concombre démasqué, les Couilles du Pape qui ont du mou, les Mogettes « maracas du potager », le Liseron de Queneau (C’est en lisant qu’on devient liseron), le Pâtisson qui « travaille du chapeau », la « Karchérisation pesticide », et même les escargots qui « ne sont pas de chauds lapins », ils sont tous là, avec tant d’autres fruits, légumes, instruments, visiteurs du jardin, rangés dans un bel ordre alphabétique parce que c’est le désordre selon Vialatte et donc l’insolite, la surprise, la poésie.

Louis Dubost, ce Diogène à la tête entre les genoux car, comme l’ancêtre, il vaut mieux montrer son cul que répondre à des questions idiotes, nous régale de sa philosophie au rateau, de sa poésie qui arbore une belle binette. C’est subtil, drôle et juste. Il y a dans ce potager beaucoup de tranquille sagesse, un goût de la vie bien cultivé.

Et c’est, en plus, présenté dans une très mignonne édition, ponctuée d’une dentelle d’ombres chinoises horticoles. Un délice qui donne envie de s’afficher franchement Bêcheur.