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Prix "Loin du marketing"

jeudi 16 août 2012, par Gérard Lambert - Ullmann

Prix Loin du marketing

Quatrième édition

Comme son nom l’indique, le prix Loin du marketing est voué à honorer un écrivain dont les éditeurs n’ont pas les moyens de se payer placards en chêne dans la presse pipeule, attachées de presse aux jolies menottes, cocktails aux tam-tams et diners de connivence, renvois d’ascenseurs et de monte-charges, et, donc, ont peu de chances de voir leurs livres chroniqués dans les médias, et moins encore d’être invités par les bonimenteurs des radios et télés, pas plus que d’intéresser la plupart des libraires l’oeil scotché sur le compteur des « meilleures ventes » et contraints de « faire du chiffre » pour payer le loyer.

Le prix Loin du marketing est donc voué à honorer un écrivain qui n’a pas bénéficié des stratégies conçues pour que ça marche et qui ne peut compter que sur la qualité de ses écrits pour qu’on s’y intéresse.

Le prix Loin du marketing sera décerné chaque année le 15 août pendant le sommeil des commerciaux.

Le prix Loin du marketing est un prix strictement honorifique. Son lauréat sera au mieux gratifié d’une bonne bouffe arrosée à sa convenance s’il s’aventure jusqu’à Saint Nazaire. Sa seule récompense sera de pouvoir dire : c’est moi qui l’ai mérité !

Le quatrième prix Loin du marketing a été attribué le 15 août 2012 à Françoise Moreau pour l’ensemble de son oeuvre.

Après quelques recueils de poésie et livres pour enfants, Françoise Moreau a écrit sept romans dont les chroniqueurs littéraires ont évité de s’apercevoir. La douce humanité des personnages qu’elle y met en scène, la belle délicatesse de ses propos, et la sobre poésie de son style, doivent y être pour quelque chose.

Si l’on ajoute à cela qu’elle porte un nom propice à toutes les confusions avec d’autres, chanteuses, gynécologues, politiciennes, et même soprano de l’Académie Royale de Musique sous Louis XIV, on comprend que Françoise Moreau n’ait pas été remarquée par grand monde à part une enseigne de grande distribution qui propose de tout savoir sur les « produits » Françoise Moreau, sans rien en dire, évidemment. Seules quelques bibliothécaires qui lisent encore (genre devenant rare) ont su saluer ses livres.

Pourtant, l’absolue beauté du tout petit roman : Des gourmandises sur l’étagère suffirait à justifier qu’on lui reconnaisse un émouvant talent.

C’est donc un grand plaisir de lui attribuer un prix qui devrait lui permettre de continuer à « s’effacer derrière ses livres », avec toute la modestie qui la caractérise, en donnant à ceux-ci un écho mérité.

Gérard Lambert-Ullmann

Les livres de Françoise Moreau :
Romans

Eau-Forte, L’escarbille, 1999 (Prix national 2011 des comités d’entreprise ; Prix des lecteurs nantais)

Des gourmandises sur l’étagère, L’escarbille, 2002 (Prix Pelloutier 2007)

L’ardoise, Amers, 2003

Ah, pourquoi Pépita ? Diabase, 2005

Jamais de la vie, Diabase, 2007

Un envol de pigeons écarlates, Diabase, 2009

Colimaçon, Diabase, 2012-08-16

Poésie :

La maie aux oisons, Traces, 1982

Riches petites heures, A contre silence, 1991

Tout est bien, Siloë, 1996

Au vent qui en voit d’autres, Moraines, 1997

L’oeil gauche de l’infante, Le chat qui tousse, 1999

Livres pour enfants :

Le placard aux sorcières, Bayard, 2003, Nouvelle édition 2009

Et des collaborations à Pomme d’Api et Les belles histoires (Bayard) et Toupie (Milan)